Lors de l’annonce de son second cancer, Jean-Pierre, 56 ans, a souhaité être accompagné par un psychologue pour l’aider à porter cette charge émotionnelle, apaiser ses angoisses et apprendre à vivre avec la maladie. « La relation avec un médecin est une relation qui est très fonctionnelle, très pragmatique par rapport à votre tumeur. La relation avec un psychologue va au-delà, elle dépasse cet aspect-là », explique Jean-Pierre. Jean-Pierre recherchait une personne à qui parler de ses alarmes les plus profondes,« notamment par rapport à la maladie, par rapport à son évolution, par rapport à la mort ». La verbalisation, le fait de pouvoir mettre des mots sur ses peurs, l’a profondément apaisé. « Elle (la verbalisation) vous permet de parler de la mort, parce que, effectivement, elle peut vous attendre au bout du chemin. Vous arrivez à dédramatiser ces angoisses avec un psychologue. » Ces entretiens réguliers lui ont permis de sortir de la solitude. Pour Jean-Pierre, cette solitude est une conséquence de la maladie. D’une part, le cancer ne laisse ni répit ni repos du fait de sa présence quotidienne, d’autre part, la personne qui en souffre souhaite protéger les siens, en leur épargnant ses angoisses récurrentes. « Donc, vous êtes seul, même si vous avez un conjoint, des enfants, vous cherchez obligatoirement à les protéger », analyse Jean-Pierre. Les rencontres avec le psychologue ont aidé Jean-Pierre à retrouver un certain équilibre indispensable pour continuer à vivre. « J’ai réussi à domestiquer l’idée de la mort, ça m’a beaucoup aidé », explique Jean-Pierre qui a, peu à peu, retrouvé une certaine sérénité. Cet apaisement lui a permis d’accepter la maladie et il a pu ainsi avancer. Pour Jean-Pierre, cette sérénité a également favorisé les conditions de sa guérison. Le soutien psychologique dont a bénéficié Jean-Pierre l’a aidé à préserver son entourage, ce qui constituait un point essentiel pour lui. Grâce au travail mené avec le psychologue, il a appris à mieux gérer seul ses émotions au quotidien. Au fil des cinq années, Jean-Pierre a connu des récidives, il considère que ce soutien est une aide essentielle pour vivre dans les meilleures conditions possibles. « Il faut que la vie continue pour tout le monde et, donc, c’est ça qui m’a déterminé à chercher de l’aide, car je savais que j’aurais du mal à y arriver tout seul. » Centre François Baclesse : centre de lutte contre le cancer de Basse-Normandie. Auteur : DR Robert BRAMI
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Juin 2018
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