T. est originaire d’Afrique. Quand elle a appris sa séropositivité, son médecin lui a proposé de l’annoncer à son mari. La compréhension de son conjoint est depuis une force pour elle. Ils ont eu 3 enfants et sont comme tous les parents. « C’est à l’occasion d’une IVG que j’ai appris que j’étais séropositive. Ça a été un choc terrible. J’avais déjà une fille,et j’ai eu très peur pour elle. Elle a rapidement fait un test qui s’est révélé négatif. J’étais soulagée. »
Soulagée pour sa fille, T. est néanmoins sous le choc. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive. « Je n’avais aucune idée de la façon dont j’avais contracté le VIH. J’ai cherché à comprendre, mais sans succès. Je ne sais toujours pas pourquoi j’ai ça. J’étais effondrée. Pour moi, tout s’arrêtait. Mais mon médecin m’a expliqué qu’on pouvait vivre avec le VIH, qu’il existait des traitements efficaces. » Le poids du secret« Au début, je n’ai pas osé en parler à mon mari. J’avais peur de sa réaction, alors j’ai eu tendance à rester dans mon coin. Mon médecin m’a proposé de s’en charger. C’est lui qui lui a annoncé. Il lui a expliqué que le fait que j’ai le VIH ne changerait rien à notre vie. Qu’il fallait faire avec et que c’était la vie. Mon mari a été compréhensif. J’ai remercié le docteur. »En famille, T, reste discrète. « Je n’en parle pas. Pas même à mon père. Il a bien vu que je n’allaitais pas mon bébé. Mon mari lui a dit que je ne voulais pas allaiter. Mon mari est discret, il n’en parle jamais, ni à ses amis ni à personne. J’avais peur que mon entourage l’apprenne, qu’on me regarde différemment. Heureusement, mon mari n’a jamais rien dit. Si je dois prendre des médicaments devant des gens, il dit que je suis un traitement, sans préciser. Ça ne regarde que nous. » Parents, de nouveau« J’ai bien pris mes médicaments, mais j’ai oublié ma pilule et je me suis trouvée enceinte. Mon médecin a adapté mon traitement et la grossesse s’est bien passée. Mon enfant n’a pas le VIH. Et c’est pareil pour le troisième. Nous sommes comme tous les autres parents. »Dr Marie-Aude Khuong-Josses, praticien hospitalier, chef de service,Service des Maladies infectieuses et tropicales,Hôpital Delafontaine, 93200 Saint-Denis. « L’importance d’avoir un conjoint séronégatif et au courant de la séropositivité de sa compagne est évident. Au-delà de l’aide que peut apporter n'importe quelle personne de son entourage informée, le soutien du conjoint est très symbolique. Les femmes infectées par le VIH sont souvent amenées à douter d’elles-mêmes, de leur capacité à plaire à un homme, à le garder... Elles se sentent souvent dévalorisées par cette infection : « Qui voudra encore de moi ? » Qu’un homme séronégatif choisisse une femme séropositive, malgré l’infection, est pour elle une reconnaissance de son statut de femme à part entière. Il est tout à fait possible d’envisager une grossesse pour une femme séropositive dont le conjoint est séronégatif. Le suivi médical permet d’écarter les risques de transmission du virus à l’enfant et de poursuivre une grossesse sereine. Si la prise en charge de la grossesse chez la femme infectée par le VIH est actuellement bien standardisée, le médecin infectiologue doit être averti au plus tôt pour une éventuelle modification du traitement antirétroviral. N’hésitez pas à parler de votre projet de maternité à votre médecin. » La section commentaire est fermée.
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Novembre 2018
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